Fragile, Déborah traverse une mauvaise passe. Elle ne croit plus en grand chose, et encore moins en l’amour. Et quand Alexandre entre dans sa vie, tout son corps lui murmure de fuir… et pourtant, elle s’abandonne à lui. Le début d’une belle histoire d’amour ? ou d’une histoire toxique d’emprise ? Je vous raconte l’histoire de l’homme aux 1000 conquêtes… dépressives. 

👉 La version audio/ vidéo de cette histoire d’amour toxique : https://youtu.be/L9XAgRNBJBs 

 

Introduction

Déborah est une jeune femme brillante, douce et pleine de potentiel, mais elle ne le voit pas. Sa transition vers la vie adulte a été rude : un emploi qu’elle n’aime pas vraiment, des amis qui s’éloignent, et surtout, une rupture douloureuse après cinq ans d’amour.  Aujourd’hui elle se sent vide, seule, et pense qu’elle ne mérite ni amour ni bonheur.

En la voyant si déprimée, son amie Charlie lui suggère de s’inscrire sur un site de rencontre. Déborah hésite mais finit par céder aux arguments de son amie :

« Ca ne coûte rien d’essayer »,

« Ca te fera du bien d’être courtisée »,

« Tu vas reprendre confiance en toi en moins de deux ».

 

Et Charlie avait raison ! Quelques minutes après avoir créé son profil, Déborah voit qu’elle suscite l’intérêt ! Très rapidement, elle reçoit un premier message d’un certain Alexandre. Rien dans sa photo ni dans sa description ne l’attire particulièrement, mais ses mots, eux, la touchent. La discussion est fluide et sympa, si bien qu’il lui propose un rendez-vous pour le soir-même. Amusant, audacieux, intelligent : pourquoi ne pas se laisser tenter ?

Déborah, en quête de reconnaissance et de réconfort, et aussi sous l’impulsion de Charlie, accepte. Elle est tout excitée, autant qu’elle est apeurée :

« Et si je ne lui plaisais pas ? et s’il se rendait compte que je suis une looseuse ? », « et si je rentrais encore plus déprimée qu’en arrivant, rejetée par un gars lambda ? ».

Mais qu’à cela ne tienne, elle ira quand-même !

 

Chapitre 1 : la rencontre

Le soir venu, Déborah arrive la première au rendez-vous. Son cœur bat si fort qu’il est prêt à sortir de sa poitrine !

Quand Alexandre apparaît enfin, et avec 10 minutes de retard, elle est déçue. Il n’est guère plus grand qu’elle, il n’a pas l’air d’avoir les cheveux très propres, ses vêtements sont froissés et il a l’air bien moins assuré que par messages… Le décalage est flagrant ! Pas très attirant.

Peu importe, elle ne se laisse pas démonter. Elle veut aller jusqu’au bout  car elle a quelque chose à retrouver : son égo, une image d’elle plus reluisante !

Finalement, et contre toute attente, ils passent tous les deux une très bonne soirée, ils discutent beaucoup et Déborah est contente de ne pas s’être fiée à sa première impression. Elle découvre un homme cultivé et malicieux, mais aussi très entreprenant. Quelque chose chez lui continue de la gêner un peu mais elle ne sait pas quoi. Elle préfère ignorer son ressenti, pensant que cela vient d’elle et de sa déprime du moment.

Ses paroles la font rire, ses regards lui donnent l’impression d’être unique. Ils s’embrassent rapidement, presque naturellement, et à la fin de la soirée, elle accepte de le suivre chez lui.

 

Chapitre 2 : le cœur contre la raison…

En rentrant chez elle le lendemain matin, Déborah est très partagée.

D’un côté, elle a passé une nuit exaltante, retrouvant une part de sa féminité oubliée. De l’autre, quelque chose en elle s’agite : Alexandre est bizarre, elle n’arrive pas à le cerner. Elle a bien compris que c’est un homme à femmes qui a l’habitude de coucher le premier soir… Mais un homme à femmes qui avait l’air sincère avec elle ! Il a eu à cœur de bien lui faire l’amour, et il a dormi avec elle alors qu’il ne fait jamais ça (d’après ses dires). Était-elle vraiment unique et différente pour lui ? Ou était-ce une illusion, pour la mettre dans son lit ?

Autre chose aussi. Elle se reproche sa propre attitude : coucher avec un homme qu’elle connaît à peine n’est pas dans ses habitudes. Qui plus est avec un homme qu’elle ne trouve pas spécialement attirant ! Mais qu’est-ce qui lui a pris ?! Elle a l’impression de s’être bradée pour quelques heures de réconfort…

Aussi, et après réflexion, elle décide de ne pas le revoir, persuadée qu’il n’est pas un homme pour elle et que, de toute façon, elle n’est pas prête. Au fond d’elle, tous ses voyants rouges s’allument, et elle préfère ne plus les ignorer.

 

Chapitre 3 : l’emprise

Dans la journée, Déborah reçoit un message d’Alexandre :

« Est-ce que tu es bien rentrée ? J’espère qu’on se reverra bientôt, car j’ai passé une excellente soirée en ta compagnie. Tu es une belle rencontre ! »

 

Elle l’ignore une première fois.

« Ne te laisse pas avoir, c’est un embobineur », se dit-elle.

 

Mais quand il revient une seconde fois, quelques jours plus tard, elle craque et lui répond.

« Après tout, s’il insiste comme ça, c’est que j’ai dû lui faire de l’effet… Je dois être un peu spéciale pour lui… Puis bon, je peux le voir juste pour le sexe, et ne pas m’attacher. Ce serait une relation donnant-donnant, un genre de pensement… »

Grossière erreur ! Ils se revoient, passent à nouveau un bon moment. Puis ils se revoient encore une fois, deux fois, trois fois… Leurs rendez-vous se multiplient ainsi sur 4 mois.
Et évidemment, Déborah s’attache. Mais comme Alexandre aussi a l’air de s’attacher, elle considère que c’est OK.

Malgré tout, ses voyants rouges restent allumés… Alexandre mentionne ses nombreuses conquêtes avec une fierté non dissimulée. Il parle des femmes comme des objets… Il manque de cohérence, il ment sur des petites choses… Mais Déborah se convainc qu’avec elle, ce sera différent. Sa présence lui fait du bien, après tout, alors pourquoi s’en priver ?

 

Chapitre 4 : une histoire toxique

Déborah aurait pu partir dès qu’elle a compris qu’Alexandre n’était pas l’homme qu’elle espérait. Mais elle reste. Pas par faiblesse, mais parce qu’Alexandre a su tisser autour d’elle une toile fine et insidieuse, faite de séduction et de déstabilisation.

Un jour, il lui murmure qu’elle est unique, qu’aucune femme ne l’a jamais autant compris. Le lendemain, il critique sa sensibilité et dit d’elle qu’elle est trop émotive, une Drama Queen, qui réfléchit trop et se crée des problèmes inutiles. Chaque pique est habilement glissée sous couvert d’humour, assez subtile pour qu’elle doute d’elle-même.

« Je suis juste honnête, moi. Je ne joue pas de rôle. »

Cette phrase, Alexandre la répète souvent, comme pour justifier ses paroles blessantes.

Déborah s’accroche aux moments où il se montre attentionné comme à une bouée de sauvetage. Il l’appelle tard le soir juste pour entendre sa voix, remarque des détails qu’aucun autre homme n’avait relevés comme cette petite ride qui se forme au coin de son nez quand elle sourit, ou la façon dont son rire change selon les situations. Ces petites attentions la font se sentir spéciale… jusqu’à ce qu’il disparaisse sans explication pendant des jours.

 

Quand elle ose demander pourquoi, il la renvoie à ses insécurités :

« Je ne te dois rien. Arrête de te prendre la tête. »

 

Alors elle culpabilise. Peut-être est-elle trop exigeante, trop collante ?

Chaque fois qu’elle songe à partir, il revient. Un message tendre, une soirée complice, un regard qui semble lui dire qu’il a des sentiments et qu’elle doit rester. Déborah se retrouve coincée dans un cercle vicieux : ses insécurités grandissent à mesure qu’Alexandre les exploite. Elle se dit qu’elle peut le faire changer et que, de toute façon, elle ne mérite pas tellement mieux, qu’il a raison de la critiquer, qu’il fait ça pour lui permettre de s’améliorer. Et elle se persuade que cet amour-là, malgré ses zones d’ombre, vaut la peine d’être sauvé.

 

Chapitre 5 : la fin

Au fil des mois, Déborah accumule les désillusions et la douleur.

Puis, un jour, elle découvre la vérité : Alexandre voit d’autres femmes. Il lui avait pourtant laissé entendre qu’elle était unique, mais il ne voulait pas mettre de mots sur leur relation…. Maintenant, tout s’éclaire… Il l’a laissée croire à une relation exclusive, alors qu’il se présentait ailleurs comme célibataire ou en relation libre ! Elle se sent trahie, alors elle le confronte immédiatement.

Acculé, Alexandre tient un discours étonnant :

« Oui, et ? Je te rappelle qu’on n’est pas ensemble, donc je ne vois pas pourquoi tu joues la fille surprise. Tu devrais être heureuse de savoir que toi, je te vois régulièrement, alors que les autres ne sont que de passage. »

 

C’en est trop, Déborah ne peut pas entendre ça.

« Heureuse ? Parce que tu daignes m’accorder plus de temps que tes autres conquêtes ? Tu veux me faire croire que j’ai eu de la chance de croiser ta route ? Mais tu as juste semé le chaos dans ma vie ! Avant toi, j’étais triste, mais au moins j’étais en paix. Maintenant, je suis triste et torturée en plus

Pris de court, Alexandre joue sa dernière carte : la fuite. Il quitte l’appartement avec fracas pour qu’elle craigne de l’avoir définitivement perdu et en espérant qu’elle le rattrape, qu’elle le supplie de rester.

Mais elle ne fait rien de tout cela. Déborah reste seule dans le silence. Elle ne pleure pas. Au lieu de cela, un sentiment inattendu monte en elle : du calme. Un soulagement immense.

Elle respire profondément et parcourt du regard les traces qu’il a laissées dans son appartement. Elle rassemble ses quelques affaires dans un sac et les pose près de la porte qu’elle ferme à clé.

« Je t’interdis de revenir. Merci d’être parti, tu m’as facilité la tache. »

 

Elle s’installe dans son canapé et appelle Charlie dont elle n’avait pas eu de nouvelles depuis plusieurs mois et lui raconte tout. C’en était fini.

 

Epilogue :

Alexandre a essayé de revenir. Il a tenté la culpabilisation, outré qu’elle ne se batte pas pour lui. Puis il a changé de stratégie : des messages tendres, des fleurs livrées à sa porte… Toujours en vain.

À chaque tentative, Déborah répond par le silence et l’indifférence. Mais, au fond d’elle, une question persiste : au final, qui était vraiment dépendant de l’autre ? Alexandre était-il un pervers narcissique, un manipulateur maladif ? Elle n’aura pas la réponse, mais cela lui permet de relativiser. Si elle était déprimée, mal dans sa peau, elle sait que lui aussi.

Alexandre avait fini de détruire Déborah, de la vampiriser. Et ça y est, elle était à présent prête à tout recommencer de zéro, sur de nouvelles bases. Sans lui.

 

Moralité :

Les manipulateurs prospèrent sur la faiblesse des autres. Alexandre n’a jamais aimé Déborah : il a seulement aimé le contrôle qu’il exerçait sur elle. Ce n’était pas un séducteur, ni un gentleman. Juste un prédateur, incapable d’aimer, qui s’accrochait à des femmes perdues pour exister. Voilà résumée en quelques mots leur histoire toxique…

Déborah, elle, a compris une chose essentielle : on ne guérit pas de ses blessures dans les bras d’un autre. Se reconstruire est la première étape avant d’aimer, et surtout de s’engager.

 

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